Ussy sur Marne, le pâtis

Ussy sur Marne, le pâtis

vendredi 8 avril 2016

Saint Authaire et ses trois célèbres fils


Saint Authaire et ses trois célèbres fils 

Adon, Dadon et Radon

Fondateurs de trois Abbayes

Créateurs d’un important lieu de vie en Brie

   Ussy Sur Marne

Sur le vitrail (XIXème) ci-dessous, seuls Adon et Dadon sont représentés

on ignore pourquoi Radon ne figure pas

 
Vers l’An 610, saint Colomban,  moine irlandais venu de l’Abbaye de Bangor, comté de Down (1) pour évangéliser la Gaule, fut reçu chez Authaire, aristocrate franc , « Seigneur d’Ussy ».  Pendant son séjour, Colomban convertit toute la famille au Christianisme : Authaire, sa femme Aiga, sa fille Magnafilde, et ses trois célèbres fils Adon, Dadon et Radon.

 Au XIème siècle Authaire fut sanctifié parce que des miracles étaient réputés se produire sur sa tombe.  Comme tous les enfants d’aristocrate, les trois frères furent éduqués à la Cour du Roi Clotaire II en même temps que le fils de ce dernier : le futur roi Dagobert. Plus tard, ils occupèrent une place privilégiée sous le règne de Dagobert, qui « aime Dadon plus que tous ses autres courtisans »  (Patrick J.Geary, Le Monde Mérovingien- Naissance de la France) Dadon fut référendaire et Radon, trésorier.

Cependant, les trois frères aspiraient à se convertir à la vie religieuse.

Adon fonda l’abbaye de Jouarre (2) sur un terrain paternel

Dadon , l’Abbaye de Rebais, sur un terrain du fisc royal qui lui fût concédé par Dagobert

Radon, l’Abbaye ou le prieuré de Reuil-en-Brie, sur ses biens propres.
 

« La volonté première de Dadon le poussait à opter pour une vie religieuse … » C’est Dagobert qui le retient au Palais. On assiste en effet, au temps de Dagobert, à une véritable « fuite des élites » vidant le palais de ses têtes au profit de la Religion.

Ce n’est qu’après la mort de Dagobert, survenue en 639, que Dadon pourra embrasser librement la vie religieuse. Après un an de prêtrise, Dadon /Ouen (4) est enfin sacré à Rouen, le 13 Mai 641 » (Vincent Majewski, Aux Origines du Développement du Monachisme briard)

 La villa où Authaire reçut Saint-Colomban pourrait être située au lieu-dit « Fond de Voliart » entre Beauval et Courtablon (3) A cet endroit « trois à quatre villae et au moins une trentaine d’habitations ont été révélées par l’archéologie aérienne » (Benoît Noël, recherches sur la Cité des Meldes à l’époque gallo-romaine)

(1)D’après MEEHAN Bernard, le Lvre de Kells  (2) Jouarre Bourg proche de Ussy sur le coteau voisin  (3) hameaux du village de Ussy   (4) futur saint-Ouen                                                                                        
Paule Savane – Avril 2010 -  Association Sauvegarde d’Ussy
 
 

jeudi 7 avril 2016

Photos Eglise

Bas-côté de l'église depuis la petite chapelle

Stations 10 et 14 du Chemin de Croix (1863)


"Le Christ montrant ses plaies à ses Apôtres" ou
"l'Incrédulité de Saint Thomas"
Peinture de CLERET de 1822 (Huile sur toile 2,68 m x 1,88 m)
Restaurée en 1993/1994 par Duc - Ateliers (Montménard-77)
Figure sous le n° 22 à l'Inventaire de 1905 sous le titre
"Le Christ montrant ses plaies"




« Porte des Morts »
A l’époque où le cimetière entourait l’église, on entrait le cercueil par la porte principale et on le sortait par une porte située dans la nef.

Cette porte donnait un accès direct dans le cimetière.

Jusqu’en 1853, la rue de Changis était à la hauteur de cette porte qui a été découverte (en 1993) lors des travaux de rénovation  du côté Sud de l’Eglise

En 1853, le cimetière a été supprimé et la rue a été abaissée.
« Considérant que depuis dix ans, aucune inhumation n’ayant eu lieu dans l’ancien cimetière qui entoure l’église d’Ussy, que le terrain de ce cimetière est plus élevé que les rues qui l’entourent, que cette élévation de terrain gêne la circulation dans les rues, toutes très étroites [Le conseil municipal d’Ussy] demande à être autorisé à faire enlever au profit de la commune, toutes ces terres jusqu’à complet nivellement du sol du cimetière avec les rues qui l’entourent, sans nuire toutefois à la solidité des fondations de l’église et en ne contribuant qu’à son assainissement »  -extrait des délibérations du Conseil municipal de la Commune d’Ussy le 15 Mars 1853, délibérations envoyées à la Sous-Préfecture de Meaux pour approbation (1)
(1) archives départementales de seine et marne, cote 4 OP 478 / 1
 Paule Savane – Mai 2011 – Association pour la Sauvegarde d’Ussy  

Nef basilicale depuis la tribune (XIè siècle)
Nef vue du chœur

Détail du pied de l'ostensoir ci-dessous (non entreposé à l'Eglise de Ussy)


Pierre tombale du XVIè siècle (1586 ou 1590)
Ci-git le corps...du nommé Jacques Touffe (ou é) marchand tonnelier et huchier...du Faubourg Saint Nicolas de Meaux, lequel est décédé le XXème jour de MARS MILLE MILLE CINQ CENT QUATRE VINGT SIX (DIX ?). Priez Dieu pour lui.


Saint Authaire et ses trois célèbres fils 
Adon, Dadon et Radon
Fondateurs de trois Abbayes, créateurs d’un important lieu de vie en Brie
Sur le vitrail (XIXème) ci-dessus, seuls Adon et Dadon sont représentés
on ignore pourquoi Radon ne figure pas



mercredi 6 avril 2016

Description de l’église paroissiale saint Authaire d’Ussy-sur-Marne


Dès l’époque romaine, un habitat caractérisé par des céramiques et matériaux de construction,  s’implante entre le carrefour des Quatre Rues et la rue Saurée au niveau d’un gué et d’une source.
Il lui succède  un habitat à l’époque mérovingienne  au moment  où Ussy, grâce à quelques textes, rentre dans l’Histoire avec l’installation d’Authaire, un noble conseiller auprès de Clotaire II, père du roi Dagobert. Les enfants de cet aristocrate franc conseilleront les rois et fonderont sur leurs terres,  les monastères de Jouarre, Rebais et Rueil. Leur père est enterré dans l’église et y sera honoré jusqu'au  déplacement des reliques à l’abbaye de Rebais en 1530.
 Dans la première étude sur Ussy en 1956 par l’abbé Boivin ; l’église est considérée comme construite au  XIIe XIVe siècle.
Dans les années soixante –soixante dix,  au cours de reprises de  parties de murs et de contreforts  à l’extérieur du chœur, il est recueilli et mis à l’abri des moellons équarris, des carreaux de sol, des chapiteaux, des éléments d’archivoltes et de colonnettes en calcaire. Datables de l’époque romane, ils montraient l’existence d’une construction de cette époque alors considérée comme complètement détruite.
Depuis,  le ravalement du mur de façade et du mur sud de la nef  et l’étude des maçonneries  dans les combles,  permettent  d’affirmer que, sous les peintures et plâtres visibles actuellement, existent les élévations des premières églises.  
Les parties les plus anciennes sont des appareillages dites en arêtes de poisson considérées comme typique de l’époque  des fondateurs des prestigieuses abbayes briardes, l’époque mérovingienne.
Ces maçonneries sont incluses dans les murs de la nef  d’une église, construite à l’époque romane (XI-XIIe siècles),  d’environ 40 mètres de long. L’élévation complète conserve la trace des percements primitifs dont actuellement est encore visible la porte donnant  autrefois sur le cimetière. Cette nef est complété par le premier étage du clocher carré de la même époque avec des ouvertures en arc plein cintre visibles dans les combles.  Le bas coté nord  avec ses arcs  en tiers point est à rattacher à la même période malgré les remaniements qu’il a subi. Le chœur avec ses absides  a disparu lors de la reconstruction du chœur  actuel et ses pierres calcaires sont réutilisées dans les nouvelles constructions.
Une première grande campagne, à l’époque de la Renaissance, voit  la création d’une chapelle privée fermée par une balustrade richement décorée et classée Monument Historique. La construction est en plâtre dont l’exploitation est bien attestée à Morintru du Haut depuis au moins le début du 18e siècle. Les fenêtres sont munies de vitraux  classés Monuments Historiques dont l’un daté de 1537.
 
Une seconde campagne de travaux  mal documentée (17-18è siècles) voit la construction  du clocher actuel, la création d’un chœur aux larges baies cintrées et de la sacristie.
Dans la première moitié du  20e siècle, devant la menace d’écroulement du clocher et d’une partie du chœur, une campagne de consolidation donnera cet aspect  « meulières apparentes » au coté sud du chœur et du clocher.  
Depuis plusieurs dizaines d’années, deux associations l’ASU et l’association Saint Authaire  s’emploient en accord avec la Mairie, la DRAC et la Commission d’Art Sacré de faire revivre  le seul monument historique de la commune par  des recherches régulièrement publiées, un blog, une remise en valeur du chœur, la protection et la restauration d’éléments de mobilier.
L’église d’Ussy, par sa taille, son histoire et ses architectures  est un des monuments les plus intéressants de notre région briarde.
À cause de ses illustres fondateurs, Ussy est une des étapes du Chemin Européen de St Colomban de l’Irlande à l’Italie.
Restaurée et expliquée, elle deviendra un des points forts des visites touristiques qui s’organisent au niveau de la communauté  de commune du Pays Fertois.
 
Note établie par L’Association de Sauvegarde d’Ussy-sur-Marne  03/12/2015- JP.Guillaumet